La première impression est souvent déterminante pour la suite du cours, je vous propose donc un petit billet sur les différentes manières d'aborder une classe pour le premier cours à travers les différentes manières de se présenter... Je parle ici des apprenants MAIS également, du professeur. Ce message sera complété au fur et à mesure, grossissant indéfiniment, telle la grenouille qui voulait se faire plus grosse que le bœuf ! Tout ça, en gardant toujours à l'esprit qu'on est aussi là pour souder un groupe qui ne se connaît peut-être pas du tout et créer une ambiance agréable propice au travail.
Avant la présentation :
Quelque chose que j'aime bien faire pour mettre en jambe et lancer une petite interaction pas trop compliquée et valorisante pour les apprenants, c'est de demander "Alors... de quoi on a besoin pour se présenter ?" et de faire la liste au tableau. ça permet d'établir un premier contact avec les élèves et ils seront eux-mêmes à l'origine des questions qu'ils vont ensuite se poser ou poser aux autres.
Mais il est également possible de leur demander directement de se présenter.
La présentation classique :
Le professeur demande à chaque apprenant de se présenter en donnant son nom/ nationalité (cas d'un contexte homoglotte avec des apprenants de différentes nationalités)/ ses passions/ pourquoi il apprend le français/...
Enfin classique, donc. Je ne développe pas trop cet aspect.
La présentation par deux :
Dans ce cas, le professeur demande aux apprenants de poser des questions à leur voisin sur ces différentes informations. Les apprenants discutent par deux pendant 5-10mn, ce qui leur permet de commencer à faire connaissance sans trop se stresser.
Ensuite, chaque apprenant présente son/sa voisin(e) au reste de la classe.
C'est dans ce premier tour de classe que j'essaye de retenir les prénoms (qu'en général je demande déjà à l'arrivée des étudiants dans la classe). Même si ça prend un peu de temps, non seulement ça permet à chacun de discuter un peu avec son voisin, mais en plus les apprenants me semblent plus prolixes quand ils parlent des autres. Les écouter pendant leurs échanges et pendant leur présentation à la classe me permet d'avoir une vision assez précise des bons et des "moins bons" qu'il me faudra surveiller.
Le speed-dating :
Le principe est bien connu et a l'avantage énorme de faire se rencontrer tout le monde en très peu de temps. Je laisse trois minutes par binôme (ou trinôme en cas de nombre impair !) en général. Problème : ça exclut un peu le prof, sauf s'il décide de participer avec les apprenants mais je ne suis pas trop pour me mettre sur un pied de totale égalité avec eux (surtout que je suis encore assez jeune et que j'ai besoin de garder une petite distance).
Pour ne pas être complètement largué, je laisse donc traîner mon oreille un peu partout pour repérer les prénoms, quelques informations sur chacun et pour commencer à situer le niveau du groupe et de chaque étudiant.
La présentation mensongère :
A réserver aux niveaux B1 pour que ce soit vraiment sympa et intéressant (bon A2 possible mais ça ne donne pas des choses terribles). Même principe que pour une présentation classique, sauf que chaque étudiant doit introduire un MENSONGE dans sa présentation. Avant toute chose, il faut bien sûr rappeler ce qu'est un mensonge, ce qui n'est souvent pas évident pour tout le monde, même dans les hauts niveaux. On laisse deux-trois minutes aux apprenants pour trouver un bon mensonge puis ils se présentent (il y en a toujours un plus motivé -escroc? filou?- que les autres qui veut commencer). Les autres doivent alors trouver le mensonge.
On peut coupler cette activité avec un speed-dating juste avant. Comme ça, les apprenants sont déjà un peu connus par les autres et doivent faire un petit effort d'imagination pour ne pas être démasqués.
Deux possibilités : laisser les étudiants blablater tant qu'ils veulent pour se présenter (ou se représenter si l'activité arrive en seconde activité) ou bien demander (peut-être pour les niveaux plus faibles) de donner un nombre limité d'informations, par exemple trois ou quatre et d'y introduire un mensonge. Ainsi, on peut gagner beaucoup de temps et ne pas passer des heures à chercher un mensonge trop bien caché par un trop bon élève.
Retenir les prénoms :
Poupak? Bounty? Settakorn? Arunkumar ? Ratchadaphon ? Autant de noms qu'on ne retrouvera jamais (ou rarement) en France mais qui sont assez communs dans les classes de Fle. Les retenir peut parfois devenir un véritable exploit, surtout si la classe est un peu chargée. Heureusement, on prend très vite l'habitude.
Néanmoins, voici ci-dessous quelques idées pour les retenir plus facilement - idées qui seront tout aussi utiles pour les apprenants entre eux. Ces activités se font normalement après une première présentation sinon c'est trop difficile !
Le cercle des prénoms : version 1
J'aime bien cette méthode qui ne met pas trop de pression individuelle. Le prof réunit les apprenants en cercle et place un apprenant au centre du cercle avec une simple question pour le groupe : "comment il s'appelle ?". Les autres donnent les prénoms en chœur puis la personne au milieu choisit n'importe qui pour le remplacer. Le groupe donne son nom. La deuxième personne en choisit une troisième pour venir au centre. Le groupe beugle son nom, etc. L'idée est d'aller de plus en plus vite et de faire en sorte que chacun passe deux ou trois fois, histoire de bien imprimer son nom dans votre mémoire.
Enfin, lorsque les apprenants commencent à en avoir marre, il y en a toujours un pour choisir le professeur qui va au centre du cercle, ce qui marque pour moi la fin de l'activité si j'estime que les autres ont assez tourné.
Le cercle des prénoms : version 2
Même configuration en cercle mais beaucoup plus stressante, à la fois pour les étudiants et pour le professeur (j'exagère... si ça se fait dans une bonne ambiance, il n'y a aucun problème) !! Le professeur demande aux apprenants si certains ont une bonne mémoire ou ont bien retenu la plupart des prénoms et placent ces-derniers plutôt à sa droite. Les autres avec les mémoires de poisson rouge partent de sa gauche.
Le premier élève à sa gauche donne son nom. Puis le suivant répète le nom du premier et son nom. Le troisième répète les deux premiers noms plus le sien, etc... jusqu'au professeur qui doit se souvenir de tout le groupe avant de donner son propre prénom.
La présentation du professeur :
Souvent je ne donne pas mon nom avant que les apprenants ne se soient présentés. Comme ça. Je ne sais pas si c'est bien, mais ça me fait plaisir de me dévoiler en dernier. Je donne mon nom, ma profession (je suis professeur de Fle ! ça veut dire quoi "Fle" ?). J'annonce alors aux élèves qu'ils ont trois minutes pour me poser toutes les questions qui les intéressent et j'essaye d'y répondre le plus honnêtement du monde (en général, ce n'est pas trop compliqué non plus...).
Vouvoiement ou tutoiement ?
Dernier petit détail : "vous" ou "tu" ? Je ne l'annonce pas toujours directement aux élèves mais ils s'en rendent bien compte : je les vouvoie.
Pour trois raisons :
- D'abord parce que je suis assez jeune et que je préfère établir une petite distance toute symbolique avec les apprenants de mon âge ou ceux qui sont un peu plus vieux (voire beaucoup plus vieux).
- Ensuite parce qu'il est possible d'avoir dans des classes des gens très importants ou très âgés que ça me dérange personnellement de tutoyer (des ambassadeurs par exemple). Je ne veux pas me mettre à tutoyer les personnes de mon âge ou plus jeune et à vouvoyer les autres, ça ne serait pas très juste dans la classe. Donc c'est "vous" pour tout le monde, même si ce n'est absolument pas naturel avec certaines personnes !! D'ailleurs, les apprenants me tutoie très souvent et je ne les embête pas avec ça.
- Enfin parce que le "vous" est plus difficile à utiliser et plus rare dans les conversations. Comme ils sont étrangers, je sais qu'ils ne se feront pas rejeter pour avoir dit "tu" au boulanger ou à l'agent de police et qu'une certaine tolérance sur des erreurs sociolinguistiques de ce genre leur permettra d'être bien accueillis, mais... tout de même ! C'est une forme qu'ils entendront dans certains contexte importants (travail, administration) et il faut les y préparer. Par ailleurs, dans l'incertitude de l'attitude correcte à tenir, le "vous" sera toujours plus utile que le "tu" et toujours d'un bon secours.
Le "tu", ils connaissent. Je ne veux pas les entraîner à quelque chose de facile qu'ils connaissent déjà. Donc je milite pour le "vous" permanent !
Je précise que cela ne m'empêche pas, après la classe, quand on va boire un verre, ou à la fin d'une session, de me mettre à les tutoyer, même si l'habitude de dire "vous" me bloque souvent dans cette démarche ! Le passage du "vous" au "tu" est aussi quelque chose d'assez jouissif qui rapproche soudainement des apprenants et brise des barrières invisibles qu'on a mis en place. Rien que pour cette sensation-là, commencez par le "vous"! Il sera toujours temps de passer au "tu" !
Avant la présentation :
Quelque chose que j'aime bien faire pour mettre en jambe et lancer une petite interaction pas trop compliquée et valorisante pour les apprenants, c'est de demander "Alors... de quoi on a besoin pour se présenter ?" et de faire la liste au tableau. ça permet d'établir un premier contact avec les élèves et ils seront eux-mêmes à l'origine des questions qu'ils vont ensuite se poser ou poser aux autres.
Mais il est également possible de leur demander directement de se présenter.
La présentation classique :
Le professeur demande à chaque apprenant de se présenter en donnant son nom/ nationalité (cas d'un contexte homoglotte avec des apprenants de différentes nationalités)/ ses passions/ pourquoi il apprend le français/...
Enfin classique, donc. Je ne développe pas trop cet aspect.
La présentation par deux :
Dans ce cas, le professeur demande aux apprenants de poser des questions à leur voisin sur ces différentes informations. Les apprenants discutent par deux pendant 5-10mn, ce qui leur permet de commencer à faire connaissance sans trop se stresser.
Ensuite, chaque apprenant présente son/sa voisin(e) au reste de la classe.
C'est dans ce premier tour de classe que j'essaye de retenir les prénoms (qu'en général je demande déjà à l'arrivée des étudiants dans la classe). Même si ça prend un peu de temps, non seulement ça permet à chacun de discuter un peu avec son voisin, mais en plus les apprenants me semblent plus prolixes quand ils parlent des autres. Les écouter pendant leurs échanges et pendant leur présentation à la classe me permet d'avoir une vision assez précise des bons et des "moins bons" qu'il me faudra surveiller.
Le speed-dating :
Le principe est bien connu et a l'avantage énorme de faire se rencontrer tout le monde en très peu de temps. Je laisse trois minutes par binôme (ou trinôme en cas de nombre impair !) en général. Problème : ça exclut un peu le prof, sauf s'il décide de participer avec les apprenants mais je ne suis pas trop pour me mettre sur un pied de totale égalité avec eux (surtout que je suis encore assez jeune et que j'ai besoin de garder une petite distance).
Pour ne pas être complètement largué, je laisse donc traîner mon oreille un peu partout pour repérer les prénoms, quelques informations sur chacun et pour commencer à situer le niveau du groupe et de chaque étudiant.
La présentation mensongère :
A réserver aux niveaux B1 pour que ce soit vraiment sympa et intéressant (bon A2 possible mais ça ne donne pas des choses terribles). Même principe que pour une présentation classique, sauf que chaque étudiant doit introduire un MENSONGE dans sa présentation. Avant toute chose, il faut bien sûr rappeler ce qu'est un mensonge, ce qui n'est souvent pas évident pour tout le monde, même dans les hauts niveaux. On laisse deux-trois minutes aux apprenants pour trouver un bon mensonge puis ils se présentent (il y en a toujours un plus motivé -escroc? filou?- que les autres qui veut commencer). Les autres doivent alors trouver le mensonge.
On peut coupler cette activité avec un speed-dating juste avant. Comme ça, les apprenants sont déjà un peu connus par les autres et doivent faire un petit effort d'imagination pour ne pas être démasqués.
Deux possibilités : laisser les étudiants blablater tant qu'ils veulent pour se présenter (ou se représenter si l'activité arrive en seconde activité) ou bien demander (peut-être pour les niveaux plus faibles) de donner un nombre limité d'informations, par exemple trois ou quatre et d'y introduire un mensonge. Ainsi, on peut gagner beaucoup de temps et ne pas passer des heures à chercher un mensonge trop bien caché par un trop bon élève.
Retenir les prénoms :
Poupak? Bounty? Settakorn? Arunkumar ? Ratchadaphon ? Autant de noms qu'on ne retrouvera jamais (ou rarement) en France mais qui sont assez communs dans les classes de Fle. Les retenir peut parfois devenir un véritable exploit, surtout si la classe est un peu chargée. Heureusement, on prend très vite l'habitude.
Néanmoins, voici ci-dessous quelques idées pour les retenir plus facilement - idées qui seront tout aussi utiles pour les apprenants entre eux. Ces activités se font normalement après une première présentation sinon c'est trop difficile !
Le cercle des prénoms : version 1
J'aime bien cette méthode qui ne met pas trop de pression individuelle. Le prof réunit les apprenants en cercle et place un apprenant au centre du cercle avec une simple question pour le groupe : "comment il s'appelle ?". Les autres donnent les prénoms en chœur puis la personne au milieu choisit n'importe qui pour le remplacer. Le groupe donne son nom. La deuxième personne en choisit une troisième pour venir au centre. Le groupe beugle son nom, etc. L'idée est d'aller de plus en plus vite et de faire en sorte que chacun passe deux ou trois fois, histoire de bien imprimer son nom dans votre mémoire.
Enfin, lorsque les apprenants commencent à en avoir marre, il y en a toujours un pour choisir le professeur qui va au centre du cercle, ce qui marque pour moi la fin de l'activité si j'estime que les autres ont assez tourné.
Le cercle des prénoms : version 2
Même configuration en cercle mais beaucoup plus stressante, à la fois pour les étudiants et pour le professeur (j'exagère... si ça se fait dans une bonne ambiance, il n'y a aucun problème) !! Le professeur demande aux apprenants si certains ont une bonne mémoire ou ont bien retenu la plupart des prénoms et placent ces-derniers plutôt à sa droite. Les autres avec les mémoires de poisson rouge partent de sa gauche.
Le premier élève à sa gauche donne son nom. Puis le suivant répète le nom du premier et son nom. Le troisième répète les deux premiers noms plus le sien, etc... jusqu'au professeur qui doit se souvenir de tout le groupe avant de donner son propre prénom.
La présentation du professeur :
Souvent je ne donne pas mon nom avant que les apprenants ne se soient présentés. Comme ça. Je ne sais pas si c'est bien, mais ça me fait plaisir de me dévoiler en dernier. Je donne mon nom, ma profession (je suis professeur de Fle ! ça veut dire quoi "Fle" ?). J'annonce alors aux élèves qu'ils ont trois minutes pour me poser toutes les questions qui les intéressent et j'essaye d'y répondre le plus honnêtement du monde (en général, ce n'est pas trop compliqué non plus...).
Vouvoiement ou tutoiement ?
Dernier petit détail : "vous" ou "tu" ? Je ne l'annonce pas toujours directement aux élèves mais ils s'en rendent bien compte : je les vouvoie.
Pour trois raisons :
- D'abord parce que je suis assez jeune et que je préfère établir une petite distance toute symbolique avec les apprenants de mon âge ou ceux qui sont un peu plus vieux (voire beaucoup plus vieux).
- Ensuite parce qu'il est possible d'avoir dans des classes des gens très importants ou très âgés que ça me dérange personnellement de tutoyer (des ambassadeurs par exemple). Je ne veux pas me mettre à tutoyer les personnes de mon âge ou plus jeune et à vouvoyer les autres, ça ne serait pas très juste dans la classe. Donc c'est "vous" pour tout le monde, même si ce n'est absolument pas naturel avec certaines personnes !! D'ailleurs, les apprenants me tutoie très souvent et je ne les embête pas avec ça.
- Enfin parce que le "vous" est plus difficile à utiliser et plus rare dans les conversations. Comme ils sont étrangers, je sais qu'ils ne se feront pas rejeter pour avoir dit "tu" au boulanger ou à l'agent de police et qu'une certaine tolérance sur des erreurs sociolinguistiques de ce genre leur permettra d'être bien accueillis, mais... tout de même ! C'est une forme qu'ils entendront dans certains contexte importants (travail, administration) et il faut les y préparer. Par ailleurs, dans l'incertitude de l'attitude correcte à tenir, le "vous" sera toujours plus utile que le "tu" et toujours d'un bon secours.
Le "tu", ils connaissent. Je ne veux pas les entraîner à quelque chose de facile qu'ils connaissent déjà. Donc je milite pour le "vous" permanent !
Je précise que cela ne m'empêche pas, après la classe, quand on va boire un verre, ou à la fin d'une session, de me mettre à les tutoyer, même si l'habitude de dire "vous" me bloque souvent dans cette démarche ! Le passage du "vous" au "tu" est aussi quelque chose d'assez jouissif qui rapproche soudainement des apprenants et brise des barrières invisibles qu'on a mis en place. Rien que pour cette sensation-là, commencez par le "vous"! Il sera toujours temps de passer au "tu" !
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